Dans les Pays de la Loire, plus de 64 projets engagés pour préserver la nature

Les Pays de la Loire dresse un bilan positif de plus de 64 projets accompagnés en 2024, bénéficiaires de financements via le Fonds vert. Parmi eux, on y retrouve des projets d’acquisitions foncières par le Conservatoire d'espaces naturels, des opérations de restauration écologique (mares bocagères, trame verte, zones humides), des actions de lutte contre les espèces invasives ou encore des campagnes de conservation ciblées (réserves naturelles, espèces menacées). En voici quelques exemples.

Lancement d'une campagne de lutte contre le faux hygrophile sur la rivière Sarthe

Le faux hygrophile, Gymnocoronis spilanthoides, est une plante à fleur classée comme espèce exotique envahissante. La plante, originaire des zones tropicales sud-américaines, est repérée pour la première fois en France sur la rivière Sarthe en 2022. L'objectif du plan de lutte du Département de la Sarthe est l'éradication de la plante. Le projet consiste à recenser les foyers en suivant un protocole pré-établi, à mener des opérations d'arrachage manuel et à évacuer les déchets, enfin, à assurer un suivi et une cartographie des arrachages.

Le montant de l'aide Fonds vert attribuée est de 20 160 euros et cette action illustre la mesure 10 de la Stratégie nationale biodiversité "Limiter l'introduction et lutter contre les espèces exotiques envahissantes".

Acquisition de zones humides dans les marais de l'Erdre par le Conservatoire d'espaces naturels

Les parcelles acquises concernent des habitats d'intérêt communautaire de prairie et présentent un fort enjeu de préservation de la biodiversité. L'acquisition des parcelles, rendue possible par l'animation menée par le Conservatoire d'espaces naturels en partenariat avec le Conservatoire du littoral et coordonnée avec le syndicat EDENN et le département de Loire-Atlantique, complète le parcellaire déjà acquis et permet d'engager des actions de restauration et de gestion des habitats. Les espèces emblématiques visées par ce projet sont le campagnol amphibie, le triton crêté, le phragmite aquatique, la grande douve et le flûteau nageant.

Cette action illustre la mesure 1 de la Stratégie nationale biodiversité " Renforcer la stratégie nationale pour les aires protégées". La surface acquise est de 11 hectares et le montant de l'aide Fonds vert attribuée de 7 800 euros.

Conservation de la population du Butor étoilé par le Parc naturel régional de Brière 

Les marais de Brière constituent l'un des derniers secteurs de reproduction du Butor étoilé dans le nord-ouest de la France, conférant au site une forte responsabilité pour la conservation de cet oiseau.
Avec ce projet, le Parc ambitionne de mieux connaître l'état de la population, de cartographier les zones sensibles pour préserver l'espèce de toutes atteintes supplémentaires, et enfin de questionner la gestion et les possibles orientations à suivre pour maintenir ou améliorer le fonctionnement des roselières briéronnes.

Le montant de l'aide Fonds vert attribuée est de 39 464 euros et vient illustrer la mesure 27 de la Stratégie nationale biodiversité "Renforcer la protection et inverser le déclin des espèces menacées" notamment via les Plans nationaux d'action (PNA).

Maintien de l'exploitation d'une prairie naturelle en pâturage dans le parc naturel régional du marais poitevin 

Ce projet s'inscrit dans le cadre du Contrat Territorial Eau Lay mis en œuvre sur la partie marais de son territoire, avec l'objectif de préserver, valoriser et restaurer les milieux aquatiques et les prairies naturelles humides du marais poitevin. Pour maintenir l'exploitation d'une prairie naturelle en pâturage collectif de près de 200 hectares, le chantier vise à la restauration de l'équipement pastoral servant au parquage des animaux, en lien avec les exploitants, le propriétaire, et la commune des Magnils-Reigniers. Les espèces emblématiques sont la barge à queue noire, le chevalier gambette et la loutre d'Europe.

Le montant de l'aide Fonds vert attribué est de 70 905 euros. Le projet vient illustrer la mesure 24 et 25 de la Stratégie nationale biodiversité "Restaurer les zones humides" et "Maintenir et restaurer les prairies naturelles". La surface restaurée à terme au travers du projet sera de 194,25 hectares.

Préparation de la création de la réserve naturelle régionale Corniche de Pail 

Le Département de la Mayenne travaille à la création d'une réserve naturelle de taille importante sur la Corniche de Pail, un site à enjeux prioritaires inscrit au plan d'actions territorial Pays de la Loire pour les aires protégées. L'objectif recherché est d'accroître les moyens d'action du Département durant 24 mois, afin de regrouper toutes les conditions propices à l'émergence d'une protection forte du site : acquisitions foncières, ingénierie, équipements durables, travaux prioritaires de gestion. Les espèces emblématiques de cette réserve sont deux oiseaux : l'engoulevent d'Europe et le busard Saint-Martin. Cette action illustre la mesure 1 de la stratégie nationale biodiversité : "Renforcer la stratégie nationale pour les aires protégées". La surface acquise au travers du projet est de 25 hectares et le montant de l'aide Fonds vert attribuée de 149 331 euros.

L'émergence et l'accompagnement des projets, avec Thomas Obé, du service ressources naturelles et paysages de la DREAL Pays de la Loire

Quel est le rôle de la DREAL dans l'émergence des projets de préservation ou de restauration de la biodiversité ?

"Le rôle de la DREAL est de piloter les politiques publiques du ministère de la Transition écologique en région, pour le compte des préfets en Pays de la Loire. Concernant la biodiversité en particulier, il s’agit de la stratégie pour les aires protégées, la gestion des réserves naturelles nationales, les plans nationaux d'action, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, la valorisation de la connaissance, la déclinaison des stratégies du niveau national au niveau territorial. Nous incitons nos partenaires, dès que l’on en a l’occasion, à déposer leurs demandes de subvention pour ce type de projets. Nous avons des partenariats privilégiés avec les parcs naturels régionaux, les réserves naturelles, les sites Natura 2000, les animateurs de PNA, le conservatoire d'espaces naturels… Leurs projets correspondent assez naturellement aux priorités des stratégies fixées et en particulier de la Stratégie nationale biodiversité et de la Stratégie Régionale pour la Biodiversité État – Région Pays de la Loire (2024 - 2030)."

Comment se fait la sélection des projets ?

"Nous avons des comités régionaux des financeurs Fonds vert biodiversité qui sont pilotés par la DREAL et composés de l’Agence de l’eau, de la DREAL et des DDT-M (Direction départementale des territoires et de la mer). Ces comités sont préparés techniquement en amont grâce au travail d’instruction et de partage d’information entre les services. Les décisions de financement sont prises en associant étroitement les préfectures. En Pays de la Loire, la DREAL est en convention avec l'Agence de l’eau Loire-Bretagne pour la répartition des crédits et de l’instruction. La DREAL instruit les projets relatifs à la SNAP (stratégie nationale pour les aires protégées) et aux plans nationaux d’actions en faveur des espèces menacées, l’Agence de l’eau instruit l’autre partie des projets, sur la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, la protection des pollinisateurs, la restauration des milieux, le rétablissement des continuités écologiques."

Quels est nombre de projets acceptés et quels sont les critères de refus ?

"En 2024, 64 projets ont été acceptés. Au travers de ces projets, ce sont plus de 295 hectares qui seront acquis et mis en gestion, et environ 270 hectares restaurés ou renaturés.
Très peu de dossiers sont refusés, essentiellement parce qu'ils ne sont pas assez impactant ou pas éligibles au cahier des charges du Fonds vert biodiversité.
Notre souhait pour 2025 est d’aller chercher de nouveaux types de projets et surtout de nouvelles collectivités. Je fais le lien avec la feuille de route planification écologique validée en Pays de la Loire : nous devons solliciter chaque collectivité (au niveau EPCI) pour qu’elle mette en oeuvre un projet de restauration de la biodiversité."

Quels types de projet vous aimeriez voir émerger ?

"Nous aimerions bien voir émerger de nouvelles collectivités qui se saisissent d’actions sur des PNAs, sur la restauration de milieux ou encore sur la protection des pollinisateurs sauvages. Qu’elles s’associent à des projets existants et qu’elles les développent sur leurs territoires, dans une logique de continuité de l’action."