Observation de baleines à La Réunion, Aymeric Bein

Les Outre-mer au cœur de la Stratégie nationale biodiversité

Alors qu’ils ne représentent que 0,08 % de toutes les terres émergées, les Outre-mer concentrent 80 % de la biodiversité nationale. Les Outre-mer, par la variété des milieux naturels qu’ils représentent donnent à la France une place unique : du subarctique à Saint-Pierre-et-Miquelon à l’Antarctique avec la Terre Adélie, en passant par la forêt amazonienne de Guyane et les zones tropicales de trois grands océans avec les Antilles, la Réunion et Mayotte, la Polynésie, Wallis-et-Futuna ou encore la Nouvelle-Calédonie.

Le caractère insulaire de la plupart des Outre-mer est à l’origine du très haut niveau d’endémisme. Ainsi, plus de 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes vasculaires spécifiques à la France est concentrée sur les 22 % de son territoire que représentent les Outre-mer. Un hectare de forêt en Guyane peut abriter plus de 300 espèces d’arbres, soit plus d’espèces qu’il n’y en a dans toute l’Europe continentale. Dans les Terres Australes et Antarctiques, les communautés d’oiseaux marins sont les plus diversifiées au monde.

Des consultations complémentaires autour des enjeux ultramarins

Compte-tenu des forts enjeux ultramarins, la consultation des acteurs territoriaux et des citoyens autour de la Stratégie nationale biodiversité 2030 a été complétée par les rencontres prospectives « sciences pour l’action » organisées en parallèle en janvier 2021 sur chaque bassin des Outre-mer par la Fondation pour la Recherche et la biodiversité (FRB), l’Office français de la biodiversité et les ministères en charge de l’Ecologie et des Outre-mer. Ces rencontres ont permis de faire émerger des propositions selon 3 axes :

  • le développement économique endogène respectueux de la biodiversité ;
  •  les fonctionnalités du continuum terre-mer et l’aménagement du territoire ;
  • les liens Humain-Nature et la protection de la biodiversité.

Ces recommandations ont été intégrées à la consultation générale.

Une gouvernance spécifique

La Stratégie nationale biodiversité 2030 fera l'objet d’une gouvernance spécifique en Outre-mer en s’appuyant sur les comités de l’eau et de la biodiversité, les conseils de bassins maritimes et les conseils scientifiques régionaux du patrimoine naturel, en tenant compte des instances coutumières et en renforçant la participation citoyenne, y compris des populations les plus éloignées.