Jardin potager, iStock

Prendre en compte le lien entre santé et environnement


L’environnement est un déterminant majeur de la santé humaine, à travers différents facteurs : la qualité des milieux (air, eau, etc.), les nuisances véhiculées (bruit, insalubrité, etc.), les variations climatiques… Les activités humaines peuvent également avoir un impact sur la santé, notamment les activités industrielles, urbaines ou l’évolution des technologies. Il est démontré que certaines pathologies peuvent être déterminées, ou aggravées, par ces facteurs, et donc par l’environnement dans lequel l’homme évolue. Pour répondre à ces enjeux et aux attentes citoyennes, le Gouvernement agit à travers plusieurs leviers.

Quelles actions prioritaires ?

Plan national santé environnement

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 23 % des décès et 25 % des pathologies chroniques dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux et comportementaux (qualité de l’air intérieur et extérieur, qualité de l’eau, de l’alimentation, exposition aux produits chimiques, aux ondes, au bruit, etc.). La pandémie de Covid-19 nous rappelle avec force les liens étroits entre la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement. En Europe, la France fait partie des États les plus engagés en matière de santé environnement, avec le lancement de son quatrième plan national santé environnement depuis 2004.

Le plan national santé environnement (PNSE) a pour objectif d’agir sur notre environnement et sur notre santé en limitant les expositions et les risques induits pour l’humain, l’animal et les écosystèmes. Il vise à informer et sensibiliser les populations, dont les plus fragiles, et permet de mieux connaître l’environnement et les liens avec la santé grâce à la recherche.

Les plans nationaux santé environnement sont copilotés par les ministères en charge de l’environnement et de la santé, et élaborés en lien étroit avec la politique européenne de l’OMS en matière de santé environnement. Leur programmation, tous les cinq ans, est inscrite dans le Code de la santé publique. Le PNSE est le fruit d’un travail avec toutes les parties prenantes réunies au sein du Groupe santé environnement (GSE).

Le quatrième plan national santé environnement porte une ambition : mieux comprendre les risques auxquels chacun s’expose afin de mieux se protéger. Fondé sur l’approche Une seule santé, il doit permettre à chacun, citoyen, élu, professionnel, chercheur, d’agir pour un environnement favorable à toutes les santés.

Il comporte des actions concrètes, et poursuit 4 objectifs prioritaires :

  • s’informer, se former et informer sur l’état de notre environnement et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes ;
  • réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine et celle des écosystèmes ;
  • démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires ;
  • mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations et sur les écosystèmes.

Réduction de l’usage des pesticides

La réduction de l’usage des pesticides constitue l’un des enjeux majeurs des années à venir, tant pour la protection de la biodiversité et de la qualité des eaux que pour la santé humaine.

La France, dans un objectif de lutte contre les risques sanitaires et écologiques (eau, air, et sol) causés par les produits phytosanitaires, s'est engagée dans une démarche de réduction de l'usage des pesticides avec le plan Ecophyto II+.

Le gouvernement veut encourager et accompagner une agriculture plus respectueuse de l’environnement (diminution de l’empreinte eau et biodiversité, conservation des sols…) et plus protectrice pour la santé des agriculteurs et des consommateurs.

Le gouvernement entend accélérer la transition écologique des modèles de production et des pratiques en mettant en place des mesures précises et concrètes offrant des solutions opérationnelles aux exploitants agricoles.

La lutte contre les pesticides ne s’arrête pas là et concerne aussi les collectivités, espaces verts, et jardins privés.

Il s’agit aussi d’améliorer le partage du diagnostic, en étant plus transparent sur les données de ventes des produits phytopharmaceutiques. Cette démarche s’appuie notamment sur l’encadrement de la vente de ces produits. Ainsi, la loi Egalim interdit notamment, depuis le 1er janvier 2019, les rabais, remises et ristournes sur les produits phytosanitaires.

Cette même loi encadre également l’usage de ces produits afin de renforcer la protection des riverains vis-à-vis de l'exposition aux produits. Ce dispositif impose des distances de sécurité à respecter par les utilisateurs de ces produits à proximité des lieux d’habitation (20 mètres pour les substances les plus préoccupantes, et 5 ou 10 mètres pour les autres substances, hors biocontrôles, suivant les cultures). Afin de renforcer la protection des personnes, cette interdiction d’utilisation des produits phytopharmaceutiques a été étendue en 2021 à l’ensemble des lieux de vie, c’est-à-dire les propriétés privées, les lieux fréquentés par le public et les lieux à usage collectif.

Par ailleurs, le Gouvernement s’est également engagé dans son plan d’action à renforcer la transparence sur l’utilisation de ces produits, en facilitant l’accessibilité aux données. Dans ce cadre, une application de visualisation géographique des données a été mise en place en janvier 2020.

Enfin, afin de prévenir les risques de conflit d'intérêts et de garantir aux utilisateurs de produits phytopharmaceutiques un conseil indépendant, le Gouvernement a souhaité garantir la séparation des activités de conseil et de vente de ces produits. Cette mesure est entrée en vigueur en janvier 2021 et contribue à la réduction de l'usage et des impacts des produits phytopharmaceutiques, en orientant le conseil vers une meilleure appropriation des principes agro-écologiques et des systèmes à bas niveau d'intrants.