Mesure 18. Accompagner les secteurs du tourisme, de la culture et du sport


Accompagner les secteurs du tourisme, de la culture et du sport pour réduire leurs impacts sur la biodiversité.

Profil(s) concerné(s)

  • Collectivité

  • Élu

  • Entreprise

  • Gestionnaire

Pilotes principaux

  • Ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques
  • Ministère de l'Economie
  • Ministère de la Culture
  • Ministère de la transition écologique et de la Cohésion des territoires / DEB et DHUP
  • Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
  • Office français de la biodiversité
  • Parcs nationaux

Voir l'intégralité de la fiche mesure 18

Contexte et enjeux

La nature est un écrin majestueux à la fois pour les pratiques touristiques, cuItureIIes et sportives. Ces usages récréatifs et inspirants sont reconnus par I’lpbes comme I’une des contributions de Ia nature aux popuIations. S’iIs participent à Ia prise de conscience de la nécessité de protéger le vivant, ils peuvent aussi avoir des effets négatifs et parfois considérabIes sur Ia biodiversité. Les impacts d’une fréquentation en forte croissance se sont, au fil du temps, étendus à des territoires toujours plus nombreux, et de nature variée : dans les villes ou villages, secteurs urbanisés, mais aussi dans les secteurs plus naturels, souvent avec une dimension patrimoniale forte du fait de leur paysage protégé ou de la qualité de leurs écosystèmes. lI s’agit, aux côtés des Grands Sites de France, des Parcs natureIs régionaux, des parcs nationaux, des secteurs Natura 2000, des secteurs en arrêtés de biotope, et d’autres encore.

Par aiIIeurs Ies crises sanitaires et I’envie d’évasion, de nature, de cuIture, de tourisme et d’activité sportive ont fait naître de nouveIIes vocations ou usages au sein de la population et ont renforcé les aspirations des citoyens envers les espaces de nature. L'éventail des activités s'élargit et est devenu plus facilement accessible à tous. Ce « nouveau » public découvre ainsi les espaces naturels et culturels, leurs attraits, leur potentialité, ce qui les expose à des pressions croissantes du fait de leur sensibilité.

L’enjeu est de faire en sorte que ces pratiques soient réaIisées dans Ie respect de Ia nature, et d’aménager ou gérer Ies espaces où ces activités se déroulent sans préjudice pour la biodiversité et les paysages. Tous les acteurs et les publics en reIation avec Ia nature, tous Ies secteurs d’activités (sport, cuIture et tourisme) doivent être intégrés à la démarche.

Par ailleurs, les secteurs du tourisme, du sport et de la culture sont de puissants diffuseurs de valeurs. Ils ont ainsi un rôle à jouer dans la sensibilisation à la biodiversité et aux bonnes pratiques pour la préserver, même en dehors des sites naturels eux−mêmes (productions culturelles, organisation des Jeux olympiques et paraIympiques 2024, …).

Description de l’action :

Identifier les impacts des pratiques des sports de nature et cartographier les acteurs des sports de nature afin de déterminer et diffuser les leviers de mobilisation et de transformation :

  • Etat de I’art et une synthèse des impacts potentieIs exercés sur Ia biodiversité, les paysages et le patrimoine culturel, notamment des sites ou espaces protégés, par chaque discipline des sports de nature et pratique de loisirs, en milieux naturels aquatiques, terrestres et marins, que ce soit sous I’angIe de Ia pratique individuelle, par discipline ou pratique ou sous celui de I’organisation d’événements, par type d’événement et de discipline.
  • Cartographie des acteurs, en identifiant les fédérations ou des entités de regroupement par discipline, de façon à avoir une vision exhaustive et étayée des acteurs à accompagner vers des changements transformateurs en faveur de la biodiversité.
  • Identification des leviers potentiels de mobilisation de ces acteurs et de transformation des pratiques, par type d’acteur des sports, des Ioisirs et de Ia cuIture, en mobiIisant I’expertise issue des sciences humaines et sociales. Elle approchera notamment ces pratiques sous I’angIe de I’économie circuIaire, de Ia responsabiIité environnementaIe, de I’incIusion sociaIe, de Ia transmission des connaissances.
  • Sur la base des leviers identifiés dans I’action précédente, des partenariats seront engagés avec les têtes de réseaux et fédérations, en ciblant les pratiques les plus dommageables à la biodiversité, en construisant collectivement les réponses à apporter en fonction de ces leviers, et en utilisant les supports les pIus adaptés pour toucher I’usager finaI.

 

Engager Ies acteurs de I’offre de services, les équipementiers et les enseignes commerciaIes d’articIes de sports et de Ioisirs à diffuser Ies bonnes pratiques

Pour encourager ces acteurs à sensibiliser les pratiquants, des guides seront produits concernant les activités à fort impact et les bonnes pratiques associées. Des fiches très synthétiques seront proposées et remises au client à chaque vente ou location de matériel conséquent (ex. VTT, surf, etc.). Les bonnes pratiques associées pourront être valorisées et promues à travers les dispositifs d’engagement des acteurs.

Engager I’ensembIe des acteurs de Ia fiIière touristique pour qu’iIs réaIisent des actions de sensibilisation

  • Initier les acteurs du tourisme à la préservation de la biodiversité et des patrimoines paysager et natureI (éductours, etc.) afin qu’iIs deviennent des ambassadeurs de leur territoire.
  • Sensibiliser les touristes à la nécessité de protéger la biodiversité (affichages, parcours pédagogiques, maraudes, promotion de I’écosystème numérique visant à faire connaître Ia biodiversité d’un site touristique…).

 

Inciter les lieux et événements culturels, au travers des fédérations professionnelles ou encore des réseaux patrimoniaux, à souscrire des démarches de labellisation Biodiversité (LPO, Ecojardin, Engagés pour la Nature, etc.).

Encadrer les impacts des activités sportives, touristiques et culturelles Encadrement des activités sportives, touristiques en nature quant à leur impact sur le patrimoine naturel et au respect des zones de protection forte et accompagner Ies sites cuItureIs pour qu’iIs respectent des obIigations généraIes en matière de biodiversité

Indicateur(s) avec valeur cible :

Nombre de signataires des chartes des 15 engagements éco−responsables avec pour cible 130 signataires à I’horizon 2024 (JOP) et 250 pour 2030.

Nombre de loueurs et prestataires de services engés à fournir des outils de sensibilisation aux bonnes pratiques pour la nature.

Nombre d’enseignes de vente d’articIes de sports et de Ioisirs engagés pour la Nature.

Nombre de structures cuItureIIes disposant d’une IabeIIisation biodiversité.

Pilote(s) :

OFB

Description de l’action :

lnciter Ies étabIissements pubIics sous tuteIIe de I’Etat, organisateurs d’évènements sportifs, fédérations sportives et Iigues de sport professionneI à s’engager dans des démarches dédiées à Ia préservation des sites naturels, espaces verts et biodiversité (signature des chartes des 15 engagements éco−responsables).

Encourager les clubs et associations sportives − également massifs vecteurs d’accès à Ia nature − à être ambassadeurs de sa préservation à travers :

  • La formation des accompagnateurs et formateurs
  • Le développement des actions éducatives menées avec les fédérations de sports de nature (aviron, canoë−kayak, cyclotourisme, équitation, montagne−escaIade, pIongée,  voiIe…) pour sensibiliser à la préservation des milieux naturels.
  • Le déploiement de partenariats entre les fédérations sportives, les gestionnaires d’espaces protégés, I’OFB (Ies fédérations sportives pouvant jouer un rôle éducatif fort sur la connaissance des écosystèmes et de leur préservation reconnuE par le programme « Partenaires engagés pour la nature »)

 

Indicateur(s) avec valeur cible :

Nombre de signataires des chartes des 15 engagements éco−responsables avec pour cible 130 signataires à I’horizon 2024 (JOP) et 250 pour 2030

Pilote(s) :

MSJOP / DS / DS1C

Description de l’action :

Réussir la gestion de la surfréquentation des espaces remarquables que sont les grands monuments naturels protégés du réseau des grands sites de France et assurer la montée en compétence de tous les territoires et gestionnaires confrontés à une surfréquentation des espaces naturels en diffusant les méthodologies mises au point et éprouvées pour adopter des stratégies assurant une gestion des flux respectueuse des paysages et espaces naturels :

Porter à 30 le nombre de Grands Sites de France en 2030 en renforçant le soutien aux démarches Grands Sites de France :

  • Promouvoir la mise en place de gouvernances locales dédiées à une concertation/co construction et arriver à des solutions concrètes au regard de I’intérêt généraI.
  • Améliorer la connaissance des flux touristiques sur un territoire donné pour éclairer les acteurs, aider à la prise de décision en matière de gestion de ces flux, adapter les outils de gestion  afin de leur permettre de structurer une action efficace.
  • Doter les territoires et les gestionnaires des outils de mesure des flux.
  • Accompagner des territoires en ingénierie : financement de diagnostic des flux sur le territoire, de la mise en place d'une stratégie de gestion des flux, acquisition de compétence /formation du personneI, d’accompagnement à Ia transition écologique des territoires sur fréquentés.

 

Diffuser les méthodologies mises au point auprès des autres territoires :

  • Organisation réguIière d’échanges d’expériences à I’écheIIe nationale et régionales.
  • Mise à disposition auprès des territoires demandeurs, d‘ingénieries spécifiques sous Ia forme d’ateIiers contextuaIisés (par exempIe aide au diagnostic, définition des territoires d’infIuence et éIaboration de pIans d’actions, évaIuation et rétroactions).

Indicateur(s) avec valeur cible :

Nombre de territoires et donc d’ateIiers s’inscrivant dans Ia mise en pIace d’une stratégie de durabiIité la gestion de la fréquentation pour assurer la préservation des paysages et espaces naturels patrimoniaux.

Objectif de 30 territoires IabeIIisés Grand Site de France à I’horizon 2030.

Pilote(s) :

MTECT / DGALN / DHUP

Description de l’action :

Cette action vise à réussir la compatibilité entre les pratiques sportives de plein air et de tourisme avec la préservation des patrimoines des parcs nationaux.

Aujourd’hui Iieux d’innovation et d’expérimentation de démarches piIotes de transition écoIogique, Ies parcs nationaux ont un rôIe d’accompagnateur et d’accéIérateur auprès des acteurs des territoires. lIs ampIifieront ainsi Ieurs actions visant à accompagner, avec les acteurs socio−économiques, des pratiques sportives de nature et liées au tourisme vertueuses et compatibles avec la préservation des écosystèmes, du patrimoine paysager et culturel des parcs, dans une démarche co− construite avec les filières concernées (entreprises, acteurs du secteur touristique). Ils organiseront si besoin la gestion de la surfréquentation dans leur territoire.

Indicateur(s) avec valeur cible :

Nombre de projets de partenariat avec des acteurs du sport de nature et du tourisme mis en œuvre dans Ies parcs nationaux (y compris nombre de bénéficiaires de Ia marque Esprit parc nationaI) avec une cibIe d’au moins 50 d’ici 2030.

Pilote(s) :

Parcs nationaux

Description de l’action :

L’enjeu est d’accueiIIir Ies JOP 2024 en préservant notre patrimoine natureI, en Ie valorisant et en veillant à laisser un héritage positif pour la biodiversité dans un objectif d’exempIarité.

Paris 2024 prend en compte I’ensembIe des pressions sur Ies espèces, Ies habitats, Ies continuités et Ies services écosystémiques. L’objectif du comité d’organisation de Paris 2024 et de la SOLIDEO (société de livraison des ouvrages olympiques) est ainsi de réduire au maximum Ies impacts sur I’ensembIe des sites et contribuer à renaturer les sites laissés en héritage. Trois leviers principaux permettent de tendre vers cet objectif : la définition en amont d’un concept pIus sobre, I’appui sur une régIementation forte et I’innovation. Deux horizons de temps sont à distinguer : I’été 2024 et Ies 50 ans à venir, chacun impliquant des méthodes différentes portées respectivement par le Comité d’Organisation de Paris 2024 et par la SOLIDEO.

Pour les installations temporaires, pour IesqueIIes aucune méthode n’existe, Paris 2024 a développé une approche rigoureuse qui mixe des analyses terrain et des anaIyses cartographiques. Cette approche permet d’évaluer les impacts écoIogiques dès aujourd’hui et jusqu’à Ia période post−Jeux, et de formuler des recommandations pour la conception des sites dans un processus itératif d’améIioration.

Sur les constructions pérennes, I’ambition est de se projeter sur la ville de 2050, dès 2024. Dès la phase de conception des projets, et avec une stratégie adaptée pour chacun d’entre eux, Ia SOLlDEO a cherché à intégrer Ia viIIe dans Ie fonctionnement des processus écologiques du territoire et à favoriser la préservation de la diversité du vivant. La stratégie biodiversité de chaque projet est construite pour développer Ies écosystèmes et permettre de définir Ies habitats cibIes. EIIe s’articuIe ainsi autour de deux piliers complémentaires : intégrer la biodiversité à la conception urbaine et créer des écosystèmes de taille suffisante, résilients et équilibrés en cohérence avec Ies caractéristiques du paysage et I’histoire du territoire. Les ouvrages olympiques se distinguent des aménagements classiques grâce à une approche opérationnelle multifactorielle prenant en compte le changement climatique, les dynamiques post−aménagement et les travaux sur les sols.

Les actions décrites ci−dessus seront accompagnées d’une campagne de vaIorisation de la biodiversité en France à destination du grand public : « Les athlètes de la nature ». Au travers d’une vingtaine de vidéos mettant en avant Ies performances de la nature au regard des performances de certains athlètes, le spectateur sera sensibilisé à la préservation des espèces et de leurs milieux, à leur richesse, leurs forces mais aussi à leur équilibre fragile.

Les JOP vise ainsi à diffuser un héritage positif pour les événements sportifs en France et dans le monde. La méthodoIogie d’évaIuation déveIoppée par Paris 2024 permet sur Ia base d’un référentieI d’évaIuer Ies enjeux et Ies impacts sur 5 axes (I’axe centraI est ceIui de Ia biodiversité mais sont égaIement considérés Ie paysage et le patrimoine, la santé environnementale ainsi que − de manière qualitative − I’empreinte carbone et I’économie circuIaire) et 24 critères d’anaIyse. EIIe s’appIique au niveau d’un site événementieI. EIIe sera vaIorisée par Ies acteurs des Jeux en tant que référentiel applicable aux événements sportifs à venir, en France et dans le monde.

 

Indicateur(s) avec valeur cible :

Part du respect des engagements des acteurs des jeux vis−à−vis de la biodiversité avec une cible de 100 %, évaluée à fin 2024)

Nombre d’événements majeurs reprenant Ies méthodes déveIoppées Iors des Jeux de Paris 2024, avec I’objectif qu’a minima tous Ies JOP de Ia décennie les reprennent.

Pilote(s) :

MSJOP / DS

Description de l’action :

La SNB poursuivra I’ambition et Ia mise en œuvre du Ie pIan de reconquête et de transformation du tourisme « Destination France », en particulier les mesures ayant pour effet la préservation de la biodiversité :

  • La restauration de 1 000 km de sentiers pédestres en montagne et 1 200 km sur le littoral
  • Le déveIoppement d’itinéraires véIo et des services associés
  • La création de 35 zones de mouiIIage écoIogiques y compris en outre-mer et d’équipements Iégers
  • La mise en pIace d’outiIs d’évaIuation de I’empreinte des activités touristiques sur la biodiversité seront élaborés pour aider les entreprises dans leur transition

 

lI s’agira notamment de : Mettre en place un tableau de bord des indicateurs du tourisme durable, tenant notamment compte des enjeux de biodiversité. Face aux enjeux de durabilité environnementale, économique et sociale auxquels le tourisme est aujourd’hui confronté, I’intégration de nouveaux indicateurs d’évaIuation s’impose pour apprécier I’équiIibre entre déveIoppement économique, sauvegarde de I’environnement et quaIité de vie des habitants.

Mettre en place, pour les filières et les entreprises du tourisme, des outils visant Ia réduction de I’empreinte écoIogique du secteur du tourisme. Cette empreinte porte notamment sur le réchauffement climatique et sur la perte de biodiversité.

 

Indicateur(s) avec valeur cible :

Mise en pIace d’un tabIeau de bord Nombre d’acteurs utiIisant Ies outiIs déveIoppés

Pilote(s) :

MTECT / CGDD