Réserve naturelle du marais d'Yves en Charente-maritime
Réserve naturelle du marais d'Yves en Charente-maritime, Thierry Degen / Terra

Les solutions de restauration pour les milieux aquatiques


Les principales actions de restauration des cours d’eau des deux dernières décennies consistent à restaurer la continuité écologique via la suppression ou l’aménagement des ouvrages en travers du cours d’eau pour permettre la libre circulation des poissons et des sédiments. Plus récemment, les pouvoirs publics ont soutenu et favorisé les restaurations plus intégrées telles que les reméandrages, renaturations, reprofilage de berges, plantation et restauration de ripisylve (végétation sur les berges), etc.

Les actions de restauration des milieux humides sont celles étroitement liées à celles des cours d’eau (recréation d’annexes hydrauliques, mares…), essentielles à leur bon fonctionnement, et celles de milieux plus ouverts avec des actions de déboisement ou de broyage pour réouvrir un milieu ou des suppressions de drains pour remettre en eau un milieu asséché artificiellement pour des raisons de cultures ou d'urbanisation.

Concernant les tourbières, qui sont des milieux humides, des actions spécifiques de restauration sont mises en œuvre pour rétablir leur fonctionnement hydrologique : blocage des drains, réhumidification des sols, défrichement pour favoriser un couvert végétal adapté et protéger la masse de tourbe.

Enfin, les plans d’eau font aussi l’objet de restaurations avec par exemple la création de hauts-fonds, la restauration de roselières, la suppression de digues ou d’ouvrages d’alimentation et de vidange. Ces actions de restauration sont portées et financées par une grande diversité d’acteurs publics, associatifs et privés ; agences de l’eau, collectivités Gemapi, établissements publics de coopération environnementale (EPCI), parcs naturels régionaux, conservatoires d'espaces naturels, l’Union Européenne, syndicats de rivière, fédérations de pêche, etc. L’Office français de la biodiversité, via ses centres de ressources, partage son expertise et ses compétences pour soutenir ces acteurs et, si nécessaire, s’impliquer directement dans les projets.

Différentes politiques publiques ont pour objectif la préservation et la restauration des milieux aquatiques

En premier lieu la directive-cadre sur l’eau (DCE), qui impose aux États membres d’atteindre et de maintenir le bon état écologique des cours d’eau et grands plans d’eau (>50ha). Cette directive se décline par des documents de planification associés à programmes de mesure.

Pour une meilleure planification au niveau territorial, le Plan eau, annoncé par le Président de la République en 2023, vise le développement des schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) à travers le déploiement d'instances de discussion sur l'eau (commissions locales de l'eau) sur l’ensemble des territoires. Ces outils de planification incluent des objectifs de restauration de cours d'eau ou zones humides à l’échelle locale.

Depuis le début des années 2010, la France a également légiféré pour mettre en place un système de classement des cours d’eau pour prioriser et planifier la restauration de la continuité écologique (RCE).

Le 4e Plan national milieux humides (PNMH4), la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), le Plan de gestion des poissons migrateurs (PlaGePoMi) et le Plan national migrateurs amphihalins (PNMA) sont également des politiques publiques qui ont pour objectifs de restaurer les différents écosystèmes aquatiques en conciliation avec la gestion quantitative de la ressource.