Les milieux humides et aquatiques continentaux
Les écosystèmes humides et aquatiques continentaux recouvrent un ensemble très varié de milieux, naturels ou artificiels, tous caractérisés par la présence d'eau permanente ou temporaire : cours d’eau, prairie humide, étangs, marais, retenues d’eau, mangroves, etc. L'eau peut y être stagnante ou courante, douce, salée ou saumâtre. Les travaux cartographiques les plus récents estiment que les milieux potentiellement humides couvrent environ 23 % du territoire métropolitain, soit près de 13 millions d’hectares.
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53 sites français
reconnus comme zones humides d’importance internationale dans le cadre de la convention de Ramsar en 2023
Près de 50% des milieux humides français
ont disparu entre 1960 et 1990
Près de 45% des espèces menacées
en France métropolitaine vivent dans les milieux humides continentaux
Quels sont les services rendus par les milieux humides et aquatiques continentaux ?
Au niveau économique
Avec 1,4 million d’adhérents, la pêche de loisir en eau douce constitue une activité de grande valeur (dépenses des pêcheurs entre 0,8 et 1,2 milliard d'euros par an). Les chasseurs quant à eux consentent annuellement à des dépenses de l’ordre de 380 millions d’euros.
Grâce au plus important réseau d’Europe (8 500 km de voies navigables), la France métropolitaine a développé depuis une trentaine d’années une importante offre de tourisme fluvial (bateaux-promenade, paquebots fluviaux, péniches-hôtels, locations de bateaux), avec plus de 10 millions d’usagers et un chiffre d’affaires annuel supérieur à 500 millions d’euros.
Les biens prélevés dans les milieux humides et aquatiques continentaux, principalement des poissons, représentent une valeur commerciale de l’ordre de 240 millions d’euros. Les milieux humides et aquatiques continentaux sont le support de nombreuses activités sportives d'eau douce (canoë-kayak, canyoning), qui génèrent des revenus annuels d'environ 150 millions d'euros.
En matière de régulation et de protection contre les aléas
Les milieux humides et aquatiques continentaux permettent de réguler la qualité des eaux de surface par leur capacité de rétention de l’azote, du phosphore, des matières en suspension et des micropolluants organiques. Par ailleurs certains d'entre eux permettent un stockage de l’eau et un ralentissement des écoulements, jouant ainsi un rôle d’atténuation des crues.
En matière de loisirs, culture et patrimoine
Les milieux humides et aquatiques continentaux sont le support de nombreux sports d’eau douce et de plein air (baignade, nage en eau libre, randonnée…). Ils accueillent également d'autres types d’activités : pédagogiques, observations naturalistes, ressourcement… Certains ont enfin une dimension patrimoniale indéniable, due à la faune et à la flore spécifique qu'ils abritent ou à l'histoire attachée aux lieux.
Quel est leur état écologique ?
- Environ la moitié des milieux humides françaises a disparu entre 1960 et 1990. La reconnaissance des différents intérêts que peuvent revêtir ces milieux a cependant permis un ralentissement de cette régression depuis 1990.
- Les milieux humides et aquatiques continentaux présentent une biodiversité d’une grande richesse grâce à leurs habitats essentiels pour un grand nombre d’espèces. Mais ils font partie des écosystèmes les moins bien conservés à l’échelle nationale.
- Ainsi, moins de la moitié des masses d’eau françaises étaient jugées en bon, ou très bon, état écologique selon la définition donnée par la directive-cadre sur l’eau.
- Azote, phosphore, métaux lourds, PCB, insecticides… les pollutions qui affectent les milieux humides sont majoritairement dues aux activités humaines. Elles proviennent en particulier des écosystèmes agricoles et urbains. Les milieux humides sont également un vecteur de pollution pour les écosystèmes marins et côtiers auxquels elles sont connectées.
- Les espèces des écosystèmes aquatiques subissent également les effets de la fragmentation et de la destruction des habitats.
- Enfin, dans le contexte actuel de changement climatique, le développement de certaines cultures très consommatrices en eau – comme le maïs irrigué - peut être source de stress hydrique dans certaines régions françaises lors d’épisodes de sécheresse et affecter le fonctionnement des milieux.
Ces données sont issues d'une évaluation réalisée dans le cadre du programme Efese par le Commissariat général au développement durable avec l’appui d’un groupe de travail et de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea).