La France, engagée pour la préservation des glaciers

Les glaciers sont aujourd'hui au cœur des préoccupations environnementales et climatiques. Leur disparition progressive inquiète les scientifiques, les gouvernements et la société civile. Cette prise de conscience s'explique par les multiples services écosystémiques qu'ils rendent aux sociétés humaines.

Les glaciers sont essentiels aux sociétés humaines

Les glaciers jouent un rôle fondamental en tant que réservoirs d'eau douce, alimentant de nombreux cours d'eau et soutenant ainsi l'agriculture, la production d'énergie hydroélectrique et l'approvisionnement en eau potable de millions de personnes. Ils façonnent également des paysages uniques, qui abritent une biodiversité spécifique et favorisent le tourisme, les sports d'hiver et les activités culturelles locales.

Ces dernières décennies, ces écosystèmes subissent une pression croissante liée au dérèglement climatique. En France, les glaciers alpins et pyrénéens ont connu un recul spectaculaire.

Depuis la fin des années 1960, les glaciers français ont perdu 25 % de leur superficie, et 50 % depuis la fin du petit âge glaciaire. À ce rythme, les scientifiques estiment qu'il n'y aura plus, ou presque plus, de glaciers en France d'ici 2100. Cette fonte entraîne une réduction des ressources en eau, une augmentation des risques naturels (éboulements, crues glaciaires) et la perte d'un patrimoine naturel et culturel précieux.

La France, un acteur clé pour la préservation des glaciers

La France a fait de la préservation des glaciers une priorité nationale et se positionne en leader sur cette question grâce à plusieurs initiatives marquantes.

En novembre 2023, la France a organisé le One Planet – Polar Summit, premier sommet international dédié aux glaciers et aux pôles. Cet événement a réuni des chercheurs, des représentants d'institutions internationales, des ONG, des leaders politiques et des communautés locales pour partager leurs observations et définir des actions concrètes en faveur de la préservation de ces milieux fragiles.

Dans la continuité de ce sommet, l'objectif de tendre vers une protection forte de la totalité des glaciers français d'ici 2030 a été inscrit dans la Stratégie nationale biodiversité 2030, qui vise également à préserver les écosystèmes post-glaciaires, c'est-à-dire les milieux naturels qui émergent suite au retrait des glaciers.

En novembre 2024, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Agnès Pannier-Runacher, s'est rendue en Haute-Savoie pour annoncer le lancement de la stratégie de prévention des risques glaciaires et périglaciaires. Cette stratégie comprend un nouveau plan de prévention des risques, des mesures de protection des glaciers et des écosystèmes post-glaciaires, ainsi qu'un renforcement du soutien aux territoires montagneux.

Convention alpine, ONU : une coopération au-delà des frontières

Parce que les glaciers ne connaissent pas de frontières, la France agit également au niveau international pour promouvoir leur préservation. Elle est notamment engagée dans la Convention alpine, un cadre de coopération entre les pays de l'arc alpin. La France y soutient l'Italie, actuelle présidente de la Convention, dans son programme de travail 2025-2026 axé sur les glaciers, visant notamment à produire un rapport sur l'état des Alpes.

Par ailleurs, la France a porté, aux côtés du Tadjikistan, une résolution adoptée en 2024 par l'Assemblée générale des Nations unies proclamant la Décennie de l'action pour les sciences de la cryosphère (2025-2034). Cette initiative vise à renforcer la recherche sur la cryosphère et à mieux protéger ces écosystèmes vitaux. À travers cette résolution, les États membres reconnaissent que les glaciers et les pôles jouent un rôle crucial dans la stabilisation du climat, l'accès à l'eau potable et la limitation de l'élévation du niveau de la mer.

La France soutient aussi les efforts internationaux, notamment ceux de l'UNESCO et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).